mardi 18 août 2020

Le Kolovrat, la Roue Solaire des Slaves

Nombreux sont les symboles solaires, qui, souvent méconnus et sortis de leur contexte renaissent un jour. Le Kolovrat, présent dans les pays slaves, n'est pas une exception à la règle. Il lie et relie les mortels aux dieux et au cycle de la vie.


                Innombrables sont les peuples ayant voués un culte au soleil, aux saisons et à l'aspect cyclique de l'existence. Tous, ou presque, ont ainsi façonné des symboles, vecteurs de mythes et légendes, guidés ou associés à des divinités, des énergies et instants de l’année. Comme un éloge à la vie elle-même.

Le Kolovrat ne déroge pas à la règle et fait partie de ces nombreuses représentations solaires. Telle une roue lancée à tout allure, ce symbole originaire des Terres Slaves, épouse le rythme du monde et les quatre saisons.

Également nommé en polonais kołowrót, biélorusse колаўрат, ukrainien коловорот, russe, bulgare et serbe коловрат/kolovrat, il signifie "roue tournante" ainsi sa course commence... Communément en huit branches, parfois six et rarement quatre.

Ce mouvement de rotation nous amène aux principes de création, de rotation et de cycle.

Au sein du paganisme slave, ce symbole est directement lié à de nombreuses divinités dont le plus souvent, Svarog, dieu du Soleil, du ciel, du feu et de la métallurgie/forge (huit branches).

Sa puissance réside aujourd'hui en son éternité.

En effet, nous avons ici un vecteur de foi commun à de nombreux peuples, tous s'unissent derrière ce symbole fort slave (fièrement porté par les descendants slaves à travers le monde entier) mais aussi du renouveau pan-slave (idéal social et culturel partagé par les différents peuples slaves qui préconise leur union plutôt que leur division).

Le Kolovrat dans l'Histoire Slave :

                Durant la Préhistoire, le Kolovrat orne la poterie (civilisation du Bas-Danube) ainsi que durant l’Antiquité (chez les voisins Daces et Sarmates, ainsi qu'aux actuelles Moldavie, Valachie et Ukraine) où on le retrouve dans le cadre du sacré, sur les ustensiles domestiques et sculptés, jusqu'au sein de l’architecture.

                À partir du VIème siècle, le Kolovrat décorait la majorité de leurs objets rituels et funéraires jusqu'au Moyen-Âge qui amena à la christianisation des slaves (c.f. : St-Cyrille et Méthode)

Le symbole ne disparut pas pour autant, la mémoire plurimillénaire de l’humain amena à son expansion moderne et massive, prouvant au fil du temps que la foi indigène n’a pas stagné et évolue jour après jour, en un rapprochement des êtres face au sacré.

D'un point de vue énergétique :

                Le Kolovrat peut se présenter dans le sens horaire mais également dans le sens anti-horaire et changer ainsi sa signification. Celui qui choisit ce symbole amènera à lui, dans tous les cas, un regain de protection et manifestera son respect aux dieux slaves.

Souvent, le Kolovrat se manifestera sur une bague chez l’homme et un pendentif chez la femme mais on le retrouve aussi sur les vêtements, notamment en broderies et sur les accessoires.

Dans la fabrication du Kolovrat, on utilisera le bois (source d’énergie forte selon l’essence et symbole naturel puissant) ou le métal, le cuivre, le laiton et, plus généralement, les métaux précieux qui se distinguent par leur impact énergétique.

Dans le cas d’un tatouage, il conviendra de prendre mesure de l’impact du symbole sur toute une vie.

Chez monsieur, le Kolovrat amène santé et optimisme. Il est protecteur et vecteur d’élévation, son propriétaire regardera la vie avec entrain et s’inquiétera moins des petites futilités. Les dames renforceront leur instinct, leur permettant une forme de clairvoyance face aux problèmes profanes, activeront leurs pouvoirs féminins et la sophistication. Elles seront protégées par la main des dieux ; Ce qui est aussi vrai si la femme est enceinte. Le Kolovrat protège l’enfant à naître.

Sources :

- Slavic and Greek-Roman mythology, Mihai Dragnea
Rastko.rs

Note : Cet article est premièrement paru dans le Nymbathe Journal, édition de Lugnasad (Août 2020)

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